Prévisions météo du 1 octobre 2020

Les services de Météo France ont placé, par le bulletin météo de 16h00 du 1 octobre 2020, le département du Morbihan (56) en vigilance rouge, niveau le plus élevé des alertes météorologiques (niveau 4/4), pour risque de vent violent la nuit du jeudi 1er au vendredi 2 octobre 2020, entre 00h00 et 3h00 (UTC+2).

C’est une dépression particulièrement dangereuse qui va concerner le nord ouest du pays dans la nuit de jeudi à vendredi. Une cyclogénèse explosive comme on dit en jargon météo.
Cette dépression va se creuser très rapidement à l’approche de la Bretagne qu’elle frappera vers 23h demain. C’est au sud et à l’ouest immédiat du centre que les rafales devraient être les plus violentes.

Dans l’hypothèse de la trajectoire ci dessous, les vents les plus forts concerneront les côtes entre Quiberon et Guérande avec 150 à 170km/h entre minuit et 2h du matin. On pourrait aller chercher les 180km/h sur Belle-Île ou Groix !

De plus, le département était également concerné par des vigilances de niveau orange (niveau 3/4) pour les risques de pluie-inondation, d’orage, de crue et une vigilance jaune (2/4) pour risque de vagues-submersion.
Dans ce contexte, le préfet du Morbihan a interdit par arrêté l’accès au sentier littoral à compter du jeudi 1er octobre à 21h00 et jusqu’au samedi 3 octobre à 08h00. De plus, l’ensemble des écoles et des crèches dans le Morbihan, dont à Belle-île-en-mer ont été fermé la journée du vendredi 2 octobre 2020. Des airs de confinement et les parents obligés de prendre leurs dispositions.
Par ailleurs, au titre des mesures de précaution, le préfet du Morbihan a mobilisé 70 militaires, sapeurs-sauveteurs, des unités d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile (UIISC), de l’arme du Génie, affectés au sein du ministère de l’intérieur, qui sont des spécialistes des catastrophes naturelles et technologiques.

C’est une première d’être coupé du continent au mois d’octobre. En effet, c’est plus courant, pendant les tempêtes d’hiver:

Tempête Alex de passage à Belle-île

Bien évidemment, les insulaires ou iliens de Belle-île-en-mer, île du large du Morbihan (56) ont l’habitude des coups de vents et des violentes tempêtes mais plutôt en hiver, pas en octobre. La première précaution consiste à faire le tour du jardin et de son habitation pour sécuriser tout ce qui pourrait s’envoler. Le phénomène violent n’a duré qu’une heure environ. Il a été enregistré à ce moment là une rafale record pendant la nuit à 186 km/h à Belle-île-en-mer, plus exactement au niveau de la station météo du sémaphore du Talut. Toute la nuit, les poutres de la maison ont grincé et les bourrasques chargées de pluie et d’embruns donnaient l’impression de dormir à bord d’un vieux gréement lors d’un coup de vent.

Les arbres étaient encore très feuillus en cette saison et les dégâts n’en étaient que plus importants sur la végétation. Pendant la nuit un énorme arbre était tombé et bloquait les deux voies de la route principale D25, entre le carrefour pour aller à la plage de Donnant et le carrefour pour aller à Sauzon. Des arbres étaient aussi tombés en plein sur la route à hauteur de l’aérodrome. La porte de l’abri de jardin est cassée et j’ai vu quelques tuiles tombées dans une rue à Palais…Très tôt le matin, les sapeurs pompiers du centre principal de Belle-île sont intervenus pour rétablir les axes principaux encombrés par des arbres. Donc pas trop de dégâts, hormis la végétation..

Situation dans le Morbihan (56)

Au niveau du Morbihan (56), les sapeurs-pompiers du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS 56) ont mené 428 interventions, plus spécialement pour des chutes d’arbres, des assèchements, des câbles électriques tombés à terre… entre 22h et 11h du matin. De son côté, la gendarmerie nationale a enregistré 28 interventions pour des obstacles sur les voies et 5 accidents de la route occasionnant uniquement des blessés légers. Le 2 octobre 2020, il y avait encore 45 000 foyers morbihannais impactés par une coupure d’électricité. Certains axes routiers restent coupés à la circulation, dans l’attente de l’intervention des techniciens :

• La RD 102 au Nord de Sainte-Anne d’Auray
• La RD 33 entre Landevan et Pluvigner
• La RD 764 à Saint Vincent sur Oust

Par conséquent la Bretagne aura été relativement épargnée contrairement au sud-est de la France. En effet, les jours suivants, les Alpes Maritimes et plus spécialement les vallées de la Vésubie, de la Tinée et de la Roya connaîtront des disparus, des morts, des blessés et de gros dégâts, notamment avec de fortes pluies diluviennes en région montagneuse.

Reportage matinal pour le JT de 13h

Je me suis levé à 03h30 du matin le vendredi 2 octobre 2020 afin d’effectuer un premier repérage sur le terrain. Les arbres tombés durant la nuit ont été rapidement dégagés par les sapeurs pompiers du centre principal de Belle-île. Je suis ensuite allé faire des images vidéo pour le JT du 13h de TF1 de Jean-Pierre Pernaut et la chaîne d’informations LCI dès le lever du soleil. Mon reportage avait donc comme sujet la tempête Alex sur Belle-île-en-mer. Appel vers 05h30 du matin de la rédaction à Paris, pour savoir comment s’était passée la nuit sur place. Phénomène violent avec des vents à 186 km/h en rafales, mais avec un constat de dégâts limités hormis des arbres et des toitures. J’ai filmé la mer bien formée au lever du soleil sur les aiguilles de Port-Coton et un bel arc-en-ciel sur la mer agitée, proche de la pointe des poulains.

Là-bas, j’ai croisé aux premières heures du jour, un jeune couple auvergnat en vacances à Belle-île qui était bloqué sur l’île. En effet, ils devaient rentrer sur le continent le vendredi 2 octobre au matin mais leur bateau a été annulé. Ils se baladaient et attendaient avec patience de pouvoir rentrer sur le continent pour reprendre leur travail. Je leur ai proposé de les interviewer sur leur vécu de la tempête Alex. La jeune touriste, enthousiaste, a accepté de le faire. A cette fin, je leur ai proposé de me suivre en voiture et de nous rendre sur le petit port de Sauzon qui est plus abrité du vent afin d’obtenir un son de meilleur qualité. En effet on était face au large et en pleines rafales. Les bonnettes anti-vent pour microphones, ou « moumoutes » pour les intimes, ont leur propre limite avec du vent très fort 😉 Avec un bel arrière-port, une belle lumière naturelle et après une mise en confiance de l’interviewée, assez vidéogénique et dont c’était le premier passage devant une caméra, il a suffit de deux prises pour avoir un témoignage à diffuser.

J’avais également prévu qu’un copain, en la personne d’Yvan Chocoloff, originaire des Pyrénées Orientales et en vacances à Belle-île, me donne son impression sur la situation qu’il avait vécu. En effet, à cette heure matinale, il n’était pas forcément évident de trouver quelqu’un à interviewer, en cette saison. La redondance permet souvent d’éviter certaines mauvaises surprises. Merci Yvan au passage d’avoir pu compter sur toi, malgré l’heure matinale et tes vacances 😉

Au final, le plus dur a été d’envoyer les fichiers vidéo à la rédaction de TF1 par Wetransfer avec le débit internet que l’on a ici, pour 10h30. On était dans le domaine de l’actu, et pas du documentaire. C’était le « rush » pour les rushs si je puis dire, pour que les images soient montées pour passer au JT du 13h le jour même. Mon reportage vidéo est aussi passé sur LCI.